HOMEROS.FR - Atelier de métrique grecque et latine

Accueil > Scande > Scande&Chante : Un logiciel d’analyse métrique et rythmique des (...)

Scande&Chante : Un logiciel d’analyse métrique et rythmique des hexamètres

lundi 26 décembre 2022

Ce logiciel analyse chaque vers de l’Iliade et de l’Odyssée en déterminant :

- son schéma métrique
- une représentation rythmique et tonale, "musicale", du vers à l’aide de caractères spécifiques contenus dans la police IFAO3-demodocos, "embarquée" sur le navigateur mais à installer dans votre PC si vous voulez transférer des résultats dans des fichiers accessibles à d’autres logiciels (Word, OpenOffice, etc.)
- la nature des liaisons entre mots (enclise, hiatus, etc.) et la position des fins de mots par rapport aux pieds
- la structure tonotopique du vers selon la théorie d’Emmanuel Lascoux.

Le professeur Helmut Mueller de l’université Northwestern nous a aimablement autorisé à utiliser des données employées pour le site Chicago Homer. Ces données "Chicago" ont été associées à celles de "Scande&Chante", pour enrichir les informations et les capacités de sélection des vers.

Il est possible notamment de :
- afficher les textes grecs en utilisant des caractères comportant éventuellement un macron suscrit, définis dans police IFAO3-demodocos
- afficher les variantes éventuelles entre les textes de "Scande&Chante" et de "Chicago"
- afficher les analyses des flexions des mots proposées par "Chicago"
- réaliser des affichages en couleurs pour faciliter l’identification des temps des verbes, notamment la présence ou l’absence d’augments
- afficher les digammas restitués ainsi que la césure
- réaliser des sélections complexes en écrivant des requêtes SQL.

La manière de procéder est détaillée dans un mode d’emploi comportant des sections correspondant à chaque type de sélection et qui peut être appelé à partir de la fenêtre de choix.

En cliquant sur ce lien, vous accédez à une fenêtre de choix à partir de laquelle vous pourrez visualiser les vers répondant à des critères de sélection que vous aurez définis.

Messages

  • Bravo pour ce beau travail, et pour la voix des trois aèdes.

    Mais je n’ai pas réussi jusqu’ici à charger la police Gentium_Alt… Comment faut-il s’y prendre ?

    Merci.

    Jean Lallot.

  • C’est la première fois - mea culpa - que je trouve votre logiciel dans le Retz et je dois me complimenter et pas seulement pour le logiciel, mais aussi pour le travail de recherche sous-tendu, de quoi je lis dans ce web-site.

    Bien sûr, la reconstruction de l’exécution orale reste toujours expérimentale. Mais je pense qu’un instrument comme celui-ci a l’avantage de ne pas faire plus entendre la métrique ancienne comme quelque chose d’abstrait.

    Déjà A. Dain avait écrit : « Le pied ni le mètre ne sauraient de soi constituer le rythme, encore qu’ils servent à le définir. De même que le musicien ne "compose" pas avec des groupes de trois ou quattres notes séparées par des barres de mesure sur la portée, mais avec de petites phrases rythmiques. Ce qui compte, dans la poésie grecque, c’est la succession dans un ordre donné d’un certain nombre de syllabes longues et des syllabes brèves constituant un groupement familier à l’oreille »

    On pourrait, peut-être, dire aussi que la métrique offre le moyen pour goûter les anciennes compositions.

    Encore Dain : « L’étude des mètres grecs procure au philologue le maximum de satisfaction esthétique qu’on peut souhaiter. Déjà Aristophane, connaisseur s’il en fut, rangeait l’audition des chœurs de Sophocle parmi les plaisirs insignes que devait procurer le retour de la paix. L’étude de la métrique grecque, et surtout de la métrique lyrique, relève de l’esthétique »

    Ainsi – je vous pose la question pour le plaisir esthétique de quoi nous rappelle Dain - vous avez développé votre logiciel et l’avez essayé aussi sur les textes de la lyrique chorale ?

    Je suis – pardonnez-vous moi - très intéressé, parce que j’étude aussi la métrique, surtout la colometrie pindarique et des chœurs tragiques, et il y a des ans que dans l’Université du Salento (Lecce - Italie) on expérimente la musique grecque, à partir des papyrus qui la gardent encore.

    Je pourrai dire que je serai un lecteur très attentif, en attendant – s’il sera possible et si vous serez d’accord – de pouvoir vous proposer des arguments de discussion.

    Saulo Delle Donne
    saulo.delledonne@ateneo.unile.it

    • Bonjour,

      après vous avoir répondu en privé, je mets un mot sur le site, puisque G. de Rosny a publié votre message. Vous êtes très aimable de citer les propos d’A. Dain qui fut le maître de notre regretté maître Jean Irigoin, métricien très accompli, et de Stephen Daitz, aède remarquable dont les expériences sont très précieuses aux philologues.

      L’avantage de travailler sur l’hexamètre est de poser un certain nombre de problèmes de prosodie et de rythme qui valent évidemment pour la lyrique.
      Le logiciel offre des possibilités de tri extrêmement fines dans un système régulé au moins en apparence. Dans le cas des vers lyriques, la polikilia des mètres nous contraint à travailler différemment.

      L’exercice philologique de détermination des côla, des vers, et des périodes doit être dépassé par des propositions déclarées de rythme. Il est un peu facile de plaider pour telle ou telle lecture rythmique sans pouvoir en délivrer une interprétation orale ou orchestique.

      Mais que vont dire mes collègues si en plus d’oraliser le grec je les pousse à danser sur leurs estrades ?

      Dans le cadre des expériences du groupe Démodocos, j’ai demandé à des musiciens d’écrire sur Eschyle, Sappho, Aristophane, Sophocle, Pindare. Avec des connaissances philologiques inégales, ils ont créé des mélodies, approché la forme musicale grecque, parfois avec une hardiesse et un talent dont on leur sait gré.

      Je suis très impatient de pouvoir développer avec eux ces différents domaines. Même si l’approche est surtout restée artistique et scénique jusqu’ici. Mais n’est-ce pas l’essentiel ?

      Salutations distinguées

      Philippe Brunet

    • Je suis bien content de votre réponse, publique et privée.

      Et j’ai le plaisir de vous renouveler mon appréciation pour votre logiciel Scande et le grand travail qu’il ait entraîné. J’avais moi-même pensé de commencer quelque chose de pareille…depuis une liste de syllabes possibles. J’espère encore de la faire, mais désormais - à cause de Scande :-) - c’est mieux que j’utilise des autres logiciel pour data base…

      En effet, l’hexamètre est (un peu plus) régulier envers la lyrique chorale ou monodique et ça complique les choses pour une prosodie « numérique » (si on peut le dire !).

      Mais la scansion automatique a l’avantage de permettre enquêtes précédemment possibles seulement aux frais de beaucoup de jours de travail.
      Pour exemple, je pourrai l’utiliser pour rechercher tous les cas de hiatus ou brevis in longo en temps fort, c’est-à-dire les cas qui ont été le point de départ pour analyser et démontrer (?) l’hexamètre comme hemiepes + henoplios ou pour « vérifier » les hexamètres homériques dits lagaroi, meiouroi etc.
      Mais il faudrait aussi utiliser le logiciel Scande au moins pour Hésiode et les Hymnes Homériques. Est-il, peut-être, déjà possible ?

      Je voudrais ici vous rappeler aussi le possible emploi de Scande en didactique.
      Pour exemple, j’ai imprimé votre scansion « hexamètre » et « syllabe » du livre 8 (Odyssee, vv.1-100) pour mes élèves qui aujourd’hui ont commencé à apprendre la prosodie homérique. Et pour eux avoir un sur point de repère est très important, aussi seulement pour vérifier ce qu’ils scandent…

      Mais puis-je vous demander de m’expliquer mieux les sigles qui sont utilisés dans la section « syllabe », pour exemple : hl, bsf, bf, bs, bi etc. ? Je n’ai pas ou je ne suis pas en gré de trouver l’explication dans la description_de_Scande_Chante en pdf…

      Cordialement

      Saulo

      PS.
      Naturellement, j’attends moi aussi vos exécutions expérimentales des textes chorals ! Et je pense toujours qu’écouter la lyrique c’est mieux que simplement la lire. Mais, alors, pourquoi ne demander aussi aux musiciens d’expliquer les parcours qu’ils suivront pour les mélodies proposés ?

    • La colonne "syllabes" contient les codages des syllabes avec indication de la quantité de la voyelle, de la nature des consonnes associées à cette voyelle, et de position des fins de mots, avant que le programme ne tente la scansion de l’hexamètre.
      La plupart des informations contenues dans cette colonne se trouvent reprises avec plus de précision dans les colonnes "musique" (quantité des voyelles et nature des consonnes) et "intermot" (hiatus, enclise, proclise, etc...), en tenant compte en plus des conséquences de la contrainte imposées par l’hexamètre (abrègements, etc..). Aussi on peut considérer que la colonne "syllabes" a perdu de son intérêt et pourrait être omise.

      Si vous désirez voir apparaître des informations qui ne sont pas actuellement disponibles, n’hésitez à exprimer vos souhaits !

    • Cher Saulo,
      j’espère que les questions que vous vous posiez ont trouvé leur réponse. Nous sommes très heureux que le logiciel Scande vous soit d’une quelconque utilité. Pour Hésiode et les Hymnes, il faudrait rentrer les makra sur les voyelles a , i et u. Si vous aviez un élève intéressé pour nous aider, nous pourrions ainsi étendre le corpus.
      Bien cordialement
      Philippe

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.