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L’Odyssée 2022 au Seuil : une diffusion joyeuse

samedi 4 novembre 2023, par Philippe Brunet

Le projet de traduire L’Odyssée en hexamètres était né avec le Théâtre Démodocos en 1995. Parution du livre au Seuil en 2022. Intégrale mémorisée aux Dionysies en 2023.

Quelques réactions à L’Odyssée de Philippe Brunet sur les blogs, dans la presse et sur scène.

« Un bonheur sans nom… Pour la première fois, le lecteur pourra entendre en français la scansion du chant odysséen dans chacun des vers du plus beau poème de la civilisation occidentale », a lancé Eduardo Rihan Cypel, dès la parution du livre, dans la Revue parlementaire (https://www.revuepolitique.fr/lodyssee-homere-traduction-de-philippe-brunet/).
Sur son blog, la voix d’Aldus a proclamé : « Vous dire si j’attendais de pied ferme cette nouvelle traduction dans la droite ligne de celle de L’Iliade. Je n’ai pas été déçu : le livre, dévoré en quelques jours. » (https://aldus2006.typepad.fr).
Et Jean-Claude Dutto dans Connaissance hellénique : « Entré dans la cadence, on vit le texte de manière très différente. On habite véritablement en poésie, on est sur la trace des aèdes homériques. » (https://ch.hypotheses.org/5400).
« Une traduction qui aurait plu au vieil Homère », titre dans le Canard enchaîné Frédéric Pagès, qui note : « Si Philippe Brunet maintient l’articulation souple des syllabes brèves et longues, ce n’est pas par intégrisme, mais pour garder le rythme inimitable du vers grec…. Les héros, êtres intermédiaires entre le divin et l’humain, se reconnaissent à leurs épithètes : Apollon Arc-Argent, Pénélope Sage-Cœur, Ulysse Ruses-Retorses, Télémaque Cœur-Généreux. On est chez les Peaux-Rouges ! ».
« On se laisse prendre par la lecture du poème, écrit Charles Ficat, en découvrant de nouvelles cadences, des trouvailles inédites qui ajoutent à la fraîcheur du texte homérique. » (Revue des deux mondes, L’Odyssée d’Homère par Philippe Brunet).
« Brunet, aède de notre temps, partagé entre la lettre et la scène, a réussi à toucher autre chose : le rythme originel, la musique éternelle et le mystère profond de l’hexamètre grec », signe l’écrivain Sylvain Tesson, dans sa chronique du magazine Le Point, https://www.lepoint.fr/societe/le-journal-de-sylvain-tesson-la-posture-digne-est-celle-du-refuznik-21-01-2023-2505638_23.php#11, n’hésitant pas à annoncer pour le printemps 2023 la récitation intégrale mémorisée de la traduction : « Les récitants-rhapsodes scanderont le poème, soutenus par des emprunts aux techniques théâtrales grecques, indiennes et japonaises ».

Ce qui fut fait ! L’Odyssée intégrale mémorisée fut donnée en un peu moins de trente heures, sur quatre jours (18, 24, 25, 26 mars, en Sorbonne, au lycée Jacques Decour et au Nouveau Théâtre de l’Atalante), par les aèdes de la compagnie Démodocos et leurs amis, avec voix, gestes, et même marionnettes (voir le détail du programme sur le site des Dionysies ou sur le site demodocos.fr) ! Depuis quand une Odyssée n’avait-elle pas été récitée de mémoire dans le rythme de l’hexamètre, devant un public ? Il se pourrait que cette fois, ce soit une réelle envie de se réapproprier la joie de lire et d’entendre Homère qui entérine un fait inédit depuis la Renaissance. Il n’existait pas vraiment de traduction autre que les traductions en vers classiques ou en prose, ou librement agencées. Il existe aujourd’hui une version des deux épopées, Iliade et Odyssée, rythmée selon la battue du vers grec, et composée avec des expressions caractéristiques, les fameuses « épithètes », moulées par le vers. Si les lecteurs s’en emparent et se laissent aller à dire le texte à haute voix, l’expérience vocale des aèdes pourra s’ajouter à la sobriété de ce dernier livre soigneusement mis en page, avec de jolies notes marginales, et quelque chose de très ancien à la fois et de tout nouveau pourrait retentir dans la langue française.

Le dernier mot à Cyril Le Meur, qui livre dans sa recension de la revue Critique, n°918, nov. 2023, Le nouveau rythme de L’Odyssée (p.976-981) : « Outre la restitution d’un souffle protohistorique, ce qui se joue dans cette traduction aux accents étranges, c’est la question des limites de la langue française, et même des limites de toute langue. L’hexamètre dactylique, si étroitement associé semble-t-il au génie homérique, n’est pas étranger à la langue française : il était l’une de ses virtualités. La preuve ? L’Iliade de 2020 et L’Odyssée de 2022 se font une voie dans notre oreille… Ces deux poèmes hexamétriques fonctionnent en français… ».
A noter sur le site de l’AFPEAH, un entretien du même avec le traducteur : L’Odyssée restituée : Homère au plus près. On y lit par exemple : "L’effet de ce rythme est de permettre l’envol des paroles, l’essor d’une sorte de chant de mémoire. Dans ce chant au long cours, une codification des énoncés s’opère, une sorte de stylisation des formules, conférant dignité aux héros, aux dieux, aux objets et à la narration elle-même."

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